LE PERE

de Florian Zeller, mise en scène Ladislas Chollat, Théâtre Hébertot

L’espace scénographique est ici un espace mental mouvant. L’agrandissement spatial et le vide progressif qui s’opère accompagne imperceptiblement la dissolution de la mémoire d’André et sa perte de repères spatio-temporels. Le découpage en quinze changements de décor est étroitement lié à l’écriture de Florian Zeller qui contient cette ambiguïté spatiale et chronologique. Est-on chez lui ? Chez sa fille ? Dans une maison de retraite dès le début ? L’enjeu scénographique a été de faire naître le doute progressivement dans l’esprit du spectateur sans être redondant vis-à-vis de l’écriture. Le spectateur ne devait  pas se rendre compte tout de suite que des changements s’opéraient. Utilisant le potentiel d’une cage de scène à l’italienne, j’ai combiné des disparitions de châssis dans les cintres à des translations latérales : l’espace est au début resserré à la face pour progressivement s’élargir et gagner en profondeur et en lumière. Les infimes glissements nous font passer d’un intérieur haussmannien à un instant T,  à un établissement public dépouillé dont la temporalité est probablement antérieure à celle du début. Des objets « repères » parcourent le temps et l’espace et leur présence récurrente mais légèrement transformée accentuent le malaise. Un tableau au-dessus d’une cheminée change de place tout au long de la représentation et l’on voit s’opérer la disparition du motif au même titre que la mémoire d’André « s’effeuille ».

           

Distribution

Lumière Alban Sauvé
Musique Frédéric Norel
Scénographie Emmanuelle roy
Costumes Jean-Daniel Vuillermoz

 Avec    Robert Hirsch
Isabelle Gélinas 
Patrick Catalifo
Sophie Bouilloux
Pierre Boucher
Elise Diamant